LA CHARTRE-SUR-LE-LOIR

Histoire

                                                        L’orgue de l’église Saint-Vincent

    L’église Saint-Vincent de La Chartre-sur-le-Loir, Inscrite au titre des Monuments Historiques en 2007, possède un orgue romantique.

Resté pratiquement dans son état d’origine, ce qui est très rare, cet orgue a été dans un premier temps Inscrit (partie instrumentale et buffet) au titre des Monuments Historiques en tant que mobilier, le 3 mai 2022. Dans un second temps, il a été Classé au titre des Monuments Historiques en tant que mobilier, dans sa totalité, le 26 mars 2023.

 

   En effet, il a été conçu spécialement pour cette église par le facteur d’orgue parisien, Henri Thébault (1805-1892). Ce dernier venu installer l’orgue en 1860 a été séduit par le charme de la petite ville et de la vallée du Loir. À tel point qu’il est venu en 1869 pour y vivre sa retraite, avec son épouse, décidant même d’être enterrés dans le cimetière de La Chartre. Leur tombe est entretenue par les membres des Amis de l’Orgue de La Chartre, association qui organise chaque année plusieurs concerts afin de faire rayonner cet instrument dans le département et au-delà.

    Le  récit de l’orgue est réalisé avec 37 notes de Fa à Fa et les jeux d’anches du Grand Orgue sont divisés en basses et dessus.

il a été relevé par le facteur d’orgues, Louis Debierre de Nantes en 1896, qui le décrit comme comportant 2 claviers, 12 jeux. C’est sans doute à ce moment-là que la Voix céleste a été ajoutée et le pédalier de 30 notes, de Ut à Fa, mis en place. Ce même Louis Debierre commença son apprentissage dans l’atelier de Henri Thébault, situé 146, rue de Vaugirard à Paris.

 

    L’orgue de Saint-Vincent a été restauré en 1930 par l’abbé Tronchet et inauguré par le chanoine Fauchard, organiste de l’église de Laval, le 18 mai 1930. Ensuite, plusieurs devis ont été effectués, en 1953, en 1969 et en 1970, mais aucun n’a été suivi de travaux. Ce qui est une chance, car cela a permis qu’il reste pratiquement dans le même état que lorsque de sa fabrication en 1860, et c’est, entre autres, une des raisons qui ont motivé son inscription puis son classement. En effet, rares sont les orgues de cette époque, fin XIXe siècle, qui n’ont pas été remaniés et modifiés au cours du XXe siècle.

 

    Lors de son inspection en 2018, en vue de son inscription, puis de son classement, il a été décrit comme possédant un Grand Orgue de 54 notes, un Récit expressif de 54 notes, un Pédalier de 30 notes.

 

                                                     Les vitraux de l’Église Saint-Vincent

                                                                

    Dans l’église Saint-Vincent de La Chartre-sur-le-Loir, construite entre 1830 et 1834, sur les plans de l’architecte départemental et dioscésain, Pierre-Félix Delarue, à qui avait été confiée la restauration de la cathédrale Saint-Julien du Mans, une série de dix vitraux a été installée, entre 1894 à 1901. Ils furent créés et réalisés par le peintre-verrier Jean-Prosper Florence, successeur des maîtres verriers Lobin, de Tours.

Ces vitraux de gauche à droite en faisant le tour de l’église, retracent des épisodes de la vie des Saints, dont certains ont un rapport très proche avec la ville de La Chartre.

 

    Saint-Nicolas (1897), ressuscitant les trois enfants mis dans le saloir par le boucher-charcutier, rappelle le prieuré Saint-Nicolas créé au XIe siècle et dépendant de l’abbaye de la Trinité de Vendôme : « St Nicolas patron autrefois d’une église à La Chartre ». Déjà en ruine à la Révolution de 1789, ce prieuré fut vendu comme bien national et détruit au début du XIXe siècle. Il était situé où se trouve l’actuelle place Saint-Nicolas. Une autre légende le concernant a inspiré le blason de La Chartre, orné d’un bateau. Saint-Nicolas accomplit un miracle en sauvant un bateau et son équipage d’un naufrage. Les deux crosses figurant sur le blason rappellent que Saint-Nicolas était évêque de Myre (Asie Mineure) au IVe siècle. Il est le saint patron des enfants et des marins.

 

    Marie-Madeleine (1900), en prières dans une grotte, recevant la visite d’un ange portant un crucifix. C’est elle, pécheresse, qui aurait essuyé avec ses cheveux les pieds du Christ, lors du chemin le menant au Calvaire. Ce vitrail rappelle l’existence d’un des prieurés de La Chartre : « Ste Marie-Madeleine patronne autrefois d’une des paroisses de La Chartre ». Le prieuré-cure de la Madeleine, fondé au XVe siècle en même temps que la paroisse, dépendait de l’abbaye de Vaas, de l’ordre de Saint-Augustin. La rue sur laquelle il était situé en a gardé le nom.

 

    Saint-Joseph (1895), menuisier en compagnie de Jésus enfant, et travaillant tous deux dans l’atelier de menuiserie de Joseph, époux de Marie. Ce vitrail est placé en face de celui représentant la Vierge Marie.

 

    Saint-Vincent (1897), ce vitrail dans le choeur, représente le patron des vignerons. C’est une référence au Prieuré de Saint-Vincent de Châtillon, dépendant des chanoines réguliers de Vaas, qui donna son nom à la nouvelle église paroissiale de La Chartre. Construite en 1830-1834, elle remplaça celle de la Madeleine devenue trop petite. Le prieuré-cure de Châtillon existait déjà au XVe siècle, la paroisse de Châtillon était alors indépendante de La Chartre. À la Révolution de 1789, Châtillon fut rattaché à La Chartre. Au premier plan, Saint-Vincent porte la palme du martyre et tient dans ses mains les burettes contenant le vin symbolisant le sang du Christ, derrière lui, l’ancien clocher de Lhomme et des scènes de vendanges aux Jasnières, la récolte du raisin dans les vignes et dans une cave creusée dans le roc les vignerons s’activent autour du pressoir. Ce vitrail est signé J.P. Florence.

 

    Saint-Julien (1897), ce vitrail de l’autre côté du choeur représente l’un des premiers évêques du Mans accomplissant un miracle. En frappant le sol de sa crosse d’évêque, Saint-Julien fait surgir une source où une jeune fille vient puiser de l’eau. Ce miracle se serait produit au Mans où la cathédrale porte le vocable de Saint-Julien. Au fond du vitrail, les murailles de la ville du Mans.

À Poncé-sur-le-Loir, la même légende a fait construire l’église paroissiale sur le plateau au dessus du village, une source y ayant été découverte, elle serait due à un autre miracle de Saint-Julien. De plus, la paroisse de La Chartre dépendait du diocèse du Mans lors de l’édification de l’église actuelle.

 

    Sainte-Marie « Je suis l’immaculée Conception » (1894), avec Bernadette Soubirous en prières, au pied de la Vierge qui lui apparaît dans la grotte de Massabielle, à Lourdes (Hautes-Pyrénées). La Vierge lui serait apparue 18 fois en 1858, alors que Bernadette avait 14 ans.

 

    Sainte-Anne (1899), la mère de Marie apprend à lire à sa fille. Sainte-Anne est aussi la grand-mère du Christ. Elle est la patronne des femmes exerçant des métiers manuels : couturières, blanchisseuses, dentellières, brodeuses… et des matrones qui président aux naissances.

 

    Saint-Martin (1901), coupant son manteau de centurion romain pour en offrir la moitié à un mendiant. Saint-Martin fonda l’abbaye de Marmoutier, à Tours, dont on voit les murailles sur le vitrail. La Chartre se trouvant à égale distance du Mans et de Tours, ces deux saints, Martin et Julien sont présents dans l’église de La Chartre. La basilique Saint-Martin où est inhumé le corps du saint était un lieu de pèlerinage très important au Moyen Âge, à tel point que si un pèlerin, souhaitant se rendre à Saint Jacques-de-Compostelle, Tours est sur le Chemin de Saint-Jacques, ne pouvait pas aller plus loin, il était considéré comme ayant accompli son pèlerinage.

Les deux autres vitraux de part et d’autre de l’entrée de l’église ne présentent qu’une série de croisillons. Ils sont d’ailleurs en partie cachés par la tribune qui donne accès à l’orgue.

 

 

 

        Les habitats troglodytiques

 

    Le flanc du coteau que longent les rues Nationale, de Châtillon et Saint-Nicolas est percé d’ouvertures creusées dans le tuffeau. Ces habitats troglodytiques sont les demeures sans doute les plus anciennes de la ville. Étagés sur plusieurs niveaux, l’accès s’en faisait par un escalier creusé dans la pierre calcaire.


    Chaque logement comportant une porte, une fenêtre et une cheminée se composait d’une seule pièce mesurant environ 15 m2. Ces habitations furent occupées jusque dans les années 1975, par une population assez pauvre.


    Quand la grotte creusée dans le coteau était au niveau de la rue, elle servait d’étable ou d’écurie. C’était le cas, au bas de la rue de Châtillon où, derrière l’auberge de l’Étoile, il y avait une grande cave qui servait d’écurie pour les chevaux de la malle poste. Cette écurie était encore utilisée après la guerre de 1914-1918. Les bâtiments de l’auberge n’ont été démolis qu’en 1973, pour élargir la rue de Châtillon.



             

                                                 L’apparition des lavoirs au XIXe siècle

    Dans l’Antiquité il est d’usage de se rendre aux thermes, au Moyen Âge aux bains publics. Cette habitude a disparu… Louis XIV se serait baigné trois fois dans sa vie… dont une lorsqu’enfant il tomba dans un bassin aux Tuileries! Aux XVIIe et XVIIIe siècles, on pratique « la toilette sèche » : on ne se lave pas, mais on change de linge. L’eau est soupçonnée de donner des maladies. On ignore la relation entre la propreté et la santé. Si on se baigne, on a peur d’avoir froid, d’attraper du mal. On pense que la crasse protège contre les maladies. L’usage du bain complet est un rite de passage, naissance, mariage et décès. L’eau est rare, sa quête en campagne : une corvée réservée aux femmes ; en ville : aux porteurs d’eau.


    Jusqu’au XIXe siècle, on pense que les épidémies sont des punitions du Ciel. Louis Pasteur (1822-1895) met en évidence la relation entre les linges souillés et la transmission des maladies infectieuses : choléra, typhoïde, variole… Le courant dit « hygiéniste » naît alors. Les communes doivent fournir à leur population des équipements : fontaines pour l’alimentation, abreuvoirs pour le bétail, lavoirs pour le linge. Les municipalités outre l’entretien des chemins, des églises, doivent construire écoles, mairie et lavoirs.


    Après la Révolution de 1848, l’Assemblée Législative vote, en février 1851, des crédits pour favoriser la création d’établissements modèles de lavoirs et de bains publics, gratuits ou à prix réduits pour les grandes villes. À ce moment-là, les communes reçoivent de menues subventions du département. Elles font appel à des souscriptions en argent ou en nature (matériaux, journées de travail) pour compléter leurs finances et se doter de lavoirs communaux.


    En 1870, l’école est chargée de prôner les vertus de la propreté. Un manuel à l’usage des écoles publiques explique : « (…) la malpropreté est contraire à nos intérêts puisqu’elle compromet la santé et nous expose aux épidémies. La propreté est un devoir social. (…) » (in La France des lavoirs – C. Lefébure – 1996) De 1870 à 1920, répondant à ces nouvelles conceptions de l’hygiène, les municipalités construisent des lavoirs couverts dans les villes et hameaux. La République généralise l’Instruction Publique (lois Jules Ferry) et le progrès scientifique et technique. Le lavoir communal constitue un monument essentiel au nouveau culte de la propreté.

À La Chartre, les lavoirs communaux sont construits de 1902 à 1912. Sur le Loir, ruelle de La Gravelle, rue de Châtillon et place Saint-Nicolas, ainsi que sur la Bouère à la Maladrerie, sur le ruisseau des Caves aux villages de la Fontaine et des Caves. Les lavoirs sur le Loir, pour s’adapter au niveau de l’eau -différent en été, période de basses eaux, et en hiver, période de hautes eaux- sont dotés d’un plancher mobile. Les laveuses le font monter ou descendre grâce à un système de rouets ou moulinets, agrémenté de roues dentées à cliquets et équipé de chaînes qu’elles manoeuvrent grâce à un treuil ou une manivelle.


Le lavoir de la Maladrerie


    Joseph Maris, propriétaire de la scierie, établit un premier devis en 1904 : bâtiment en briques de 6 m de long, charpente en chêne, couverture en tuiles de Bourgogne ou en ardoises. En 1909, un second devis est établi. Construit en 1912 pour huit laveuses, le lavoir ne mesure que 5 m : « Plus grand, le maniement en serait plus difficile, sinon impossible, surtout pour des femmes. » Murs en moellons, jambages et arêtiers en brique belge, chevrons en bois blanc, plancher avec bâti en coeur de chêne, charpente, planches, rouets de relevage, planche à laver et porte à glissière en chêne, toit en tôle ondulée. Coût : 1 234, 75 F -devis du 17 août 1909-.

Les planchers mobiles des deux lavoirs communaux, encore existants sur le Loir, ont disparu. Il n’en reste que les murs, le sol fixe et la base en ciment, devant et au-dessus desquels venait se placer le plancher mobile. Le lavoir de la Gravelle n’a plus de toit, celui des Caves a un toit en tôle ondulée. Le lavoir de la Maladrerie est couvert en tôles de fibro-ciment. Le lavoir, rue de Châtillon, restauré par la municipalité au printemps 2019, a troqué son toit de tôle pour un toit d’ardoise tout neuf. Ses murs, refaits en parpaings de ciment vers 1924 -date écrite sur un mur- ont retrouvé leurs belles pierres d’origine en tuffeau.

 

Le lavoir de l’école des garçons, rue de la Madeleine


    Construit en 1858, en même temps que la demeure de Monsieur Rouleau, il apparaît sur un plan trouvé aux archives du Mans. Cette propriété, achetée par la commune en 1880, a accueilli l’école des filles, puis en 1909, l’école des garçons. Le lavoir est devenu celui des instituteurs. Vers 1955, y logeaient, au rez-de-chaussée, Monsieur Dornic, directeur de l’école des garçons, au premier étage, Madame Rivière, directrice de l’école des filles. Ce lavoir est devenu public pour les gens de la rue. À cette époque, une laveuse, Madame Poisson, venait y rincer le linge de ses pratiques. Avec sa brouette remplie du linge encore fumant de « la buée » faite à la buanderie, elle traversait la rue et la cour de l’école pour aller le rincer au lavoir…


Le lavoir de Châtillon


    Ce petit lavoir prévu pour 3 ou 4 laveuses a été construit au bord du « Bras des Moulins » un détournement du Loir, alimentant les Grands Moulins. Ses murs, à l’origine en tuffeau, ont été en partie remplacés par des parpaings de ciment sans doute en 1924, car cette date était gravée dans le ciment. Couvert d’ardoise, il a été recouvert d’un toit en tôle vers 1950. Les murs ont été refaits en tuffeau par la municipalité en 2019, et la toiture est à nouveau en ardoise. Le goudron qui recouvrait le sol devant le lavoir a alors été remplacé par des pavés de grès provenant de la Grande Rue (rue nationale) lors de sa restauration.


Le lavoir de la Gravelle


    Il est situé dans la petite impasse de la Gravelle, dont l’accès se fait par la rue François-Coudreux, en face de l’ancienne école privée Sainte-Marie. Ce petit lavoir communal a été édifié en tuffeau et ardoise. Actuellement, n’en subsistent que les murs.


Le lavoir de Saint-Nicolas


    Ce lavoir, situé au bord du Loir, dans les anciens jardins du prieuré Saint-Nicolas, a été démoli lorsque l’immeuble HLM fut construit en bordure de la place Saint-Nicolas, dans les années 1960.


Le lavoir des Caves


    Le devis de 1902, est établi pour deux lavoirs, l’un au village de la Fontaine, le second à celui des Caves. Coût pour deux lavoirs : 1 000 F -devis du 7 août 1902-. Construits sur le ruisseau des Caves, la hauteur d’eau était régulée par deux vannes, ou portillons en bois de chêne, pour maintenir un niveau constant. Il n’était donc pas nécessaire d’y adjoindre un plancher mobile. Au contraire des autres lavoirs placés au bord du Loir ce n’était pas le lavoir qui montait ou descendait mais le niveau de l’eau qui était régulé à la hauteur de la planche à laver. De ces deux lavoirs, il n’en subsiste qu’un, aux Caves. Il est possible d’apercevoir les vestiges de l’autre, car le vannage qui lui permettait d’avoir de l’eau est encore visible à la moitié de la rue en partant du bas. Actuellement, ses murs en brique et son sol, également en brique, existent toujours. Le toit, à l’origine en ardoise, avait été remplacé par des tôles peintes en vert dans les années 1950. Restauré par des membres de l’ASLVL* en mai 2022, il a retrouvé sa toiture d’ardoise…

La Chartre compte beaucoup de lavoirs privés, quarante, voire soixante. Chaque propriétaire d’une maison dont le jardin était bordé par un bras du Loir a voulu son lavoir pour y « laver son linge sale en famille ». En effet, le linge… révèle la vie intime ! De nombreux lavoirs privés ont été construits à La Chartre entre 1850 et 1950. Le plus connu d’entre eux, celui en brique rouge que l’on voit depuis le pont de la Madeleine, a été construit en1902.

 

    Le début de ce texte a été largement emprunté à l’ouvrage « Lavoirs en Sarthe » écrit par Janine Chartier et Annie Louveau, de Patrimoine et Lavoirs en Sarthe, paru en mars 2015. Epuisé, il est consultable gratuitement sur Internet.

* aslvl-info@orange.fr – Facebook : aslvl – site: https://lavoirs-en-sarthe.fr

                                                      Les personnalités chartraines

 

Georges Touchard-Lafosse (La Chartre/Loir 1780 – Paris 1847)

 

    Journaliste, éditeur et antiquaire. il fit paraître une série d’ouvrages illustrés sur les provinces françaises qui préfigurent les guides de voyages modernes. Il écrivit également différents ouvrages dont « Les Chroniques de l’Oeil-de-Boeuf » sorte de journal tenu par une (fausse) comtesse, paru en 1829, ainsi que « La petite Histoire de Blois et du blésois (des origines au XIXe siècle) paru en 1855, ou encore « Histoire des environs de Paris » édité en 1834.

L’Abbé Louis-Jean Denis (Le Mans 1868 -1934)

    Érudit et historien à ses heures, il fit des recherches aux archives départementales et diocésaines  de la Sarthe et publia de nombreux ouvrages, notamment à thème religieux ou généalogique, dont un livre consacré à La Chartre intitulé : « Histoire de la Ville et du Château de La Chartre-sur-le-Loir. Paru en 1901, cet ouvrage fut à nouveau édité en fac-similé en 1965 par l’imprimerie et libraire Aveline. Le Livre d’Histoire en a fait une seconde réédition, parue en 2002.


Henri Thébault (Mantilly – Orne 1805 – La Chartre/Loir 1892)

    Facteur d’orgue parisien, en 1850 il construit l’orgue de Saint-Léger à Cognac (Charentes), en 1852 il restaure l’orgue de Prades (Pyrénées-Orientales), en 1855 il relève l’orgue de L’Ille-sur-Têt (Pyrénées-Orientales). En 1862 il reconstruit l’orgue de Vinça (Pyrénées-Orientales), et en 1865 il construit l’orgue d’Ernée (Mayenne). En 1859, Louis Debierre commença son apprentissage dans l’atelier de Henri Thébault : 146, rue de Vaugirard à Paris.

    Henri Thébault conçut et fabriqua l’orgue de l’église Saint-Vincent de La Chartre en 1860. Lorsqu’il vint installer son orgue dans l’église, il fut séduit par le charme de cette petite commune, à tel point qu’il vint y vivre sa retraite avec son épouse, en 1869. Ils vécurent rue du Gravier (actuelle rue François Coudreux). Ils sont enterrés tous deux au cimetière de La Chartre. L’Association des Amis de l’Orgue a pris en charge la restauration de leur tombe, que ses membres entretiennent régulièrement.

Louis Rustin (Paris 1880 – Clichy 1954)

     Inventeur, il ouvrit un atelier de rechapage de pneumatiques en 1903 dans le 17e arrondissement de Paris. Sportif, il participa à de nombreuses courses de bicyclette, et entama des recherches pour pallier les innombrables crevaisons. En 1908, il créa avec son associé, Jean Larroque, une bande de cuir à coller dans l’enveloppe des pneumatiques. En 1922, installé à Clichy, il mit définitivement au point la petite rondelle de caoutchouc : la « Rustine », pour laquelle il déposa des brevets comme pour la protection de la couche collante et la languette pour faciliter la séparation des Rustines. En 1933, l’usine Rustin, installée à La Chartre/Loir, produisait 28 millions de Rustines par mois. Connue dans le monde entier « Rustine » est devenue un nom générique.

Jeanne Bourin, née Jeanne Mondot (Paris 1922 – Le Mesnil-le-Roi 2003)

    Romancière très attachée à La Chartre où, enfant, elle passait ses vacances avec sa soeur Marie-Aimée chez leurs grands-parents, les Laudereau. Ils habitaient une grande maison (démolie dans les années 2000) tout en haut de la rue de Châtillon, bordée d’un très grand terrain donnant sur la route de Tours et qui allait jusqu’au cimetière. 

    Devenu le parc communal, il s’appelle toujours « La Garenne ». Écrivaine, elle a fait paraître de nombreux romans historiques dont le plus célèbre intitulé « La Chambre des Dames » est paru en 1979. Son dernier roman, publié en 1994, intitulé « La Garenne » se déroule précisément à La Chartre.

 

Micheline Masse (La Chartre/Loir 1932 – Bagnolet 2017)

    Peintre autodidacte, elle a peint beaucoup de tableaux représentant la vallée du Loir, mais également la Bretagne et Venise. Elle se déplaçait sur une Mobylette bleue à laquelle était attachée une petite remorque où elle transportait son matériel de peinture, pour aller peindre « sur le motif ». Elle a obtenu de nombreux prix, dont le prix du président de la République Georges Pompidou, en 1973, et le prix du Conseil général de la Sarthe qui lui fut remis à l’abbaye de l’Épau, en 1985. 

    Une exposition hommage lui a été consacrée du 17 au 19 septembre 2021 et une place lui est dédiée depuis le 25 mai 2018 à La Chartre, derrière la mairie, au bord du Loir, qu’elle aimait tant.


Michel Boillot (Colmar-Haut-Rhin1935)

    Peintre céramiste, et son épouse, Jeanne-Noëlle Flandrin (Paris 1933 – La Chartre 2020) peintre elle aussi, sont arrivés à La Chartre/Loir en 1964, sur le conseil des céramistes Thierry Robert et Chantal son épouse et soeur de Jeanne-Noëlle Flandrin. Leur grand-père, le docteur Charles Latron, était médecin à Poncé, dont il avait acheté le château et où ses petites filles venaient passer leurs vacances. Ils ont participé à de très nombreuses expositions en France. 

    Une rétrospective leur a été consacrée du 24 juillet au 1er août 2021 à La Chartre. De nombreuses plaques de céramique réalisées par Michel Boillot sont placées sur les maisons de La Chartre. Un parcours ludique, proposé à travers les quartiers de La Madeleine et de Saint-Nicolas, permet de les découvrir en s’amusant.



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